Début décembre 2017, la fédération Française des Pompes Funèbres a mis le cap sur la Guadeloupe pour y organiser un symposium des plus intéressants. Ce voyage avait en effet pour but de rencontrer les professionnels du secteur installés sur l'île. Mais aussi de s'adresser aux néophytes désireux d'intégrer le milieu et d'en devenir acteurs.
Parcours de formation, fonctionnements des différents métiers de la filière du funéraire, normes et réglementations, ce rendez-vous a par ailleurs permis de faire le point sur les habitudes et les nouvelles orientations du public guadeloupéen en matière de célébration des funérailles.
Une cérémonie cruciale
Les obsèques constituent un temps fort des traditions du cru, c'est un cérémonial que les familles ne peuvent négliger par respect pour leurs morts et pour la communauté.
Ainsi les avis de décès sont annoncés via la radio, pour que tous soient au courant. Une veillée est automatiquement orchestrée qui peut accueillir jusqu'à 500 convives, venus se recueillir au domicile du défunt devant la dépouille à la lumière des cierges.
Boissons et petits plats sont de rigueur, de même le cortège accompagnant le disparu à l'église pour une ultime bénédiction puis dans sa dernière demeure, les prières qui accompagnent ce dernier voyage, la période de deuil qui doit être respectée.
L'accroissement des crémations
Il faut cependant souligner que les guadeloupéens sont de plus en plus attirés par la solution de l'incinération.
Cette tendance s'explique avant tout par l'engorgement des terrains communaux où il est toujours plus difficile de positionner les tombes. Des sépultures cinéraires ou un columbarium prennent moins de place.
Les cimetières sont saturés
C'est par ailleurs une solution moins onéreuse que l'inhumation, et l'occasion d'alléger considérablement le coût des obsèques. La chose n'est pas négligeable dans ce département d'outremer où 23,7 % de la population est au chômage et où les enterrements peuvent atteindre plus de 6 000 euros.
En effet, selon les prestations choisie (intervention d'un thanatopracteur, type du cercueil, choix des fleurs, exposition du corps à domicile ou en chambre funéraire, inhumation en caveau ou en terrain commun...). Jacky Sienzonit gérant des pompes funèbres Express, à Baie-Mahault, estime que le coût total des funérailles varie en moyenne de 3 à 6 000 euros (finalement des montants se rapprochant de ceux de France Métropolitaine) .
Le succès des contrats obsèques
Pour remédier à la question du financement des funérailles, les guadeloupéens se laissent de plus en plus séduire par les contrats d’assurances obsèques afin d'anticiper ce passage. Ce sont surtout les sexagénaires qui sautent le pas avec trois objectifs en vue :
- éviter de débourser d'une traite le coût total de la cérémonie au moment du décès et faire en sorte que les enfants dont beaucoup vivent en métropole n'aient pas ce poids à porter ;
- assurer ses choix via un écrit en bonne et due forme, qui spécifie le type de funérailles, l'orientation religieuse, le mode de traitement du cadavre, le sépulcre sélectionné, ...
Le rôle des entrepreneurs
Dans cette perspective, la responsabilité des professionnels du secteur est accrue. Tous ont conscience d'être en première ligne pour conseiller les personnes intéressées mais également et surtout pour soutenir les familles endeuillées.
Les témoignages s'accordent sur la simplicité des relations. Les individus désireux de contractualiser un contrat obsèques comme les proches confrontés à la disparition d'une personne chère énoncent leurs besoins, les intervenants les orientent le cas échéant, listent les désirs et établissent un devis clair qui permet de récapituler les requêtes et de les chiffrer, de les réévaluer au besoin selon les budgets.
Après validation, le paiement peut être direct ou étalé, parfois sur une vingtaine d'années. L'administratif est donc allégé au maximum par égard pour les familiers.
Source de l’article : https://www.guadeloupe.franceantilles.fr/