Métier du funéraire : la thanatopraxie

Thanatopraxie Homme Qui Recouvre Femme

Notre mode de vie d’aujourd’hui a modifié nos comportements face au corps du défunt. La mort est constatée par un médecin qui délivre un permis d’inhumer. Puis, c’est l’opérateur funéraire qui va procéder à la toilette funéraire et poser une question à laquelle souvent on ne sait que répondre :  » Souhaitez-vous que nous pratiquions des soins ? « Cette question fait référence à des gestes de spécialistes très particuliers : les thanatopracteurs.

La thanatopraxie, une profession unique

Le mot "Thanatopraxie" recouvre une pratique récente et contemporaine de la conservation hygiénique des corps.

Thanatopraxie: étymologiquement du grec 'Thanatos" divinité de la mort, et de "praxie' la pratique :

  • le thanatopracteur est le praticien des morts :
  • la thanatologie (suffixe logos: science) la science de la mort :
  • la thanatomorphose : les étapes de la décomposition liées mort

Ces termes (particulièrement celui de thanatopracteur) sont récents.

Histoire et évolution de la thanatopraxie

Jusqu'aux années 1950, l'embaumement était pratiqué par des docteurs en médecine, en chirurgie ou en médecine légale.
Ils portaient essentiellement sur des actes dits " internationaux ", quelquefois aussi sur des actes pratiqués en hommage à des personnalités civiles, militaires ou religieuses.

Après 1950 c'est le secteur des pompes funèbres qui s'approprie la technique et en fait une spécialité funéraire, " la thanatopraxie ". La commercialisation commence alors. Durant 35 ans, le " métier " reste toutefois dans le flou juridique.

En 1986, la thanatopraxie devient un " service funéraire " à part entière. De même les fluides d'injection artériels font l'objet d'une homologation par le Ministère de la Santé.

Problèmes techniques et réglementations

Le thanatopracteur est quelquefois confronté à des problèmes techniques ou légaux. En effet, les soins de conservation sont réglementés. Ils ne sont pas obligatoires, sauf cas prévus par le législateur. Les soins se font par une injection de produit antiseptique dans le système artériel.

On a pu relever de nombreux cas d'accidents infectieux provoqués par des dépouilles mortelles. En effet, des bactéries non pathogènes chez l'être vivant le deviennent après le décès.

Le cadavre constitue donc un danger potentiel pour l'hygiène et la santé publique. L'altération du corps s'accompagne d'une série de modifications, telles que le gonflement, la décoloration et des émissions olfactives.

Le processus de conservation du corps

Les soins thanatopraxiques permettent la répartition dans l'ensemble des tissus d'un produit bactéricide adapté dont l'effet est de détruire les bactéries existantes et d'établir un milieu aseptique capable de résister à une invasion microbienne.

La thanatopraxie retarde la dégradation biochimique par une injection d'un liquide stérilisateur, qui rend inaltérable le corps pour plusieurs semaines.

Nous pouvons définir les soins de conservation comme l'ensemble des interventions physiques, physiologiques et esthétiques suspendant pour une durée limitée les manifestations de la thanatomorphose.

La thanatopraxie et le travail de deuil

L'embaumement moderne est un facteur-clé dans le processus du deuil. C'est à ce moment que la thanatopraxie apporte une solution de transition acceptable.

D'un point de vue psychologique, la restitution de l'aspect naturel des traits d'un défunt est d'une extrême importance pour permettre, durant la période précédant les obsèques, d'atténuer le chagrin des proches et faciliter ainsi le travail de deuil.

Facteurs favorables et défavorables à la conservation

On peut déterminer les conditions favorables à une opération par :

  • la précocité de l'acte ;
  • l'état du corps (corps intègre, corpulence moyenne) ;
  • le local approprié  ;
  • de bonnes conditions médicales ;
  • le matériel, l'instrumentation, les fluides, efficaces et fiables ;
  • la compétence de l'opérateur.

Par opposition, les éléments défavorables à une conservation correcte sont :

  • une opération tardive ;
  • un corps non intègre, corps obèse ;
  • un corps refroidi (case, table réfrigérante, carboglace) ;
  • un corps ayant subi des perfusions ou de la chimiothérapie.

Les décès par infarctus, leucémies, septicémies, cirrhoses, gangrènes, présentent des difficultés.

Conseils en attendant le thanatopracteur

  1. Ne pas réfrigérer ou refroidir un corps.
  2. Ne pas ventiler ou aérer la pièce mortuaire.
  3. Isoler le corps de l'air ambiant par son recouvrement intégral.
  4. Ôter tout bâillon de contention (mâchoire).
  5. Ne pas pulvériser de produit insecticide ou déodorant.
  6. On peut allumer et faire brûler des bougies (baisse du taux d'oxygène).
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